Les zones arides. Ce sont des régions où les précipitations sont moindres que l'évapotranspiration au moins durant une période plus ou moins longue de l'année (ROBERT, 1996). D'après EMBERGER, (1979) on peut distinguer trois domaines d'aridité d'après la pluviométrie annuelle : - le domaine hyperaride (P < 100mm) - le domaine aride (100< P < 300-400mm) - le domaine semi-aride (300-400 < P < 600mm Ces trois domaines occupent environ 1 /3 de la surface terrestre, soit 46 millions de Km2 englobant 55% de l'Afrique et plus de 2/3 de l'Australie, qui doivent nourrir prés de 700 millions d'habitants (ROBERT, 1996). En Algérie la zone aride représente prés de 95% du territoire national dont 80% dans le domaine hyperaride (HALITIM, 1988). Dans les régions aride les sols en général présentent un certains nombres de caractères constants ; évolution lente, faible teneur en matière organique, structure faiblement définie et en général, présences des croûtes calcaires, gypseuses et d'autres salines (AUBERT, 1960). En fonction du niveau de sels, les principaux types de sols individualisés dans les zones arides de l'Algérie, sont en nombre de cinq selon la classification de (CPCS, 1967) : - Les sols sans accumulations de sels ; - Les sols calcaires ; - Les sols gypseux ; - Les sols calcaires et gypseux ; - Les sols salés. 1. Les sols calcaires 1.1-Définition
Le terme «calcaire» est un terme général qui s'applique à un sol contenant du CaCO3 libre en quantité suffisante pour présenter une effervescence visible sous l'action d'HCL dilué et à froid (LOZET et MATHIEU, 1990; GIRARD et BAIZE, 1992; BAIZE et DJABIOL, 1995) (voir tableau 1). Est considéré également comme «calcaire» un sol non calcaire dans la terre fine mais qui contient des graviers et cailloux calcaires en grand nombre dans sa masse (GIRARD et BAIZE, 1992). En outre le référentielle pédologique [1992] d'après les mêmes auteurs propose deux qualificatifs additionnels - une terre dite hypo calcaire : moins de 15% de CaCO3. - une terre dite hyper calcaire : plus de 40% de CaCO3. Tableau 2. Types d'effervescence en fonction de la teneur en CaCO3 (LOZET et MATHIEU, 1990; BAIZ et JABIOL, 1995).
Teneur
| Réaction
| % de Ca CO3
| Symbole chiffré
| Traces
Faibles
Moyenne
Fortes
Très fortes | Décelable Faible Moyenne Vive Très vive
| <2 2 à 10 10 à 25 25 à 55 > 55
| Є 1 2 3 4
| 1.2- Classification des sols calcaires méditerranéen La classification des sols calcaire méditerranéens est très variée (RUELAND. 1976) : - Dans le système française, les sols calcaires méditerranéens et désertiques sont classés en : sols peut évolués, sols calcimagnésiques, sols isohumiques, ou sols fersialitiques méditerranéens rouges ou bruns. - D'après la classification américaines, ce sont des inceptisols (xérochrepts), des aridisols (argids ou orthids), des mollisols (rendolls ou xérols), et des alfisols (xéralfs). - D'après la légende de la carte FAO/UNESCO des sols du monde, les sols calcaires des payes méditerranéens et désertiques sont, selon le cas, des fluviosols, des rendzines, des yermosols, des xérosols, des castanzems, ou des cambisols. 1.3- Facteurs et processus de formation Dans les régions désertiques et méditerranéennes, les sols qui contiennent du calcaire dans un ou plusieurs de leurs horizons sont très fréquents. Il y a ceci deux raisons principales (RUELLAN, 1976) - les roches : elles sont, dans ces régions, fréquent carbonatées, calcaires et dolomitiques, ou simplement riches en calcium (les basaltes par exemple) ; - les climats : ils sont souvent très arides et partout les régimes pluviométriques sont peut favorables à un entraînement profond des solutions et, en conséquence, à un lixiviation du calcaire hors des sols. D'une manière générale les matériaux d'origine calcaire laisse dans le sol des fragments de roche calcaire de démentions diverses et en quantités variables selon la nature de la roche d'une part et selon les conditions de l'altération d'autre part (BONNEAU et SOUCHER, 1994). Un calcaire dur reste en fragments grossiers et il est peut attaqué par l'eau et le gaz carbonique ; il y a donc peu d'action sur les propriétés du sol. En revanche, un calcaire tendre se désagrège en particules fines qui peuvent se repartir dans toutes les fractions granulométriques du sol et influencer fortement ces propriétés chimiques (pH) et physiques (stabilité structurale). (ANONYME, 2002). Cependant, le calcaire est solubles, et dans nombreuses situations, il y'a un enchaînement de phénomènes de dissolution et de reprécipitation. Dans la première stade, le calcaire est dissous : c'est la décarbonisation qui libère dans le milieu des ions calcium, ces ions sont déplacés par les eaux percolant ou par diffusion sur des distances variables, tant au sein d'un horizon ou divers horizons du profil que sur les pentes des versants ; dans ce cas il y'a un calcaire de néoformation, dont l'accumulation peut présenter une intensité de formes très diversifiées : pseudo-mycelium ; nodules, concrétion, encroûtement , croûtes compactes.(BONNEAU et SOUCHIER, 1994). Ainsi, d'après BONNEAU et SOUCHIER (1994), dans un profil pédologique carbonaté, le calcaire présent peut être : - soit un reliquat d'altération, ce qui est généralement le cas dans les horizons de surface. - soit le résultat de phénomènes secondaires de précipitation, ce qui est le cas de toutes les formes d'accumulations dans les horizons B et C. - ou encore le mélange intime des deux fractions : héritée et néoformée, aux différents niveaux d'un profil Le phénomène de dissolution est conditionné principalement par la présence de gaz carbonique dans les solutions percolant à travers les sols (BONNEAU et SOUCHER 1999). La réaction de dissolution par l'eau chargée de gaz carbonique est la suivante (DERRUAU, 1979) : CO2 + H2O = H2CO3, acide carbonique ; H2O + CaCO3 = Ca (HCO3)2 ; Les deux réactions s'additionnent pour donner : CaCO3 + CO2 + H2O = Ca (HCO3)2, bicarbonates de calcium Particulièrement soluble dans l'eau.
1.4- Modalités de l'accumulation du calcaire dans le sol Les sols qui se sont altérés sous climat aride se caractérisent par une accumulation de calcaire en un point quelconque du profil. Cette accumulation peut être relativement concentrer dans une zone étroite ou plus dispersée selon la quantité et la fréquence des précipitations, la topographie, la texture du sol et la végétation. Selon HALITIM, (1988), le calcaire s'accumule de trois façons à l'échelle macroscopique : - à l'état diffuse; - sous forme discontinuée; - sous forme continuée. 1.4.1- L'accumulation sous forme diffuse Le calcaire est présent (effervescence à HCl) sous forme des particules trop fines pour être décelables à l'oeil nu et sont réparties dans la masse au hasard (HALITIM, 1988). 1.4.2- l'accumulation sous forme discontinuée Le calcaire concentré individualisé en un certains nombres de points séparés les uns des autres par des zones moins calcaires à distribution diffuse (RUELLAND, 1976). 1.4.3- L'accumulation sous forme continue L'horizon caractérisé par cette forme est appelé encroûtement calcaire, la teneur en carbonates de calcium est supérieure à 60% et la consolidation de l'horizon peut être accentuée (RUELLAND, 1976).
1.5- Propriétés des sols calcaires Dans les sols calcaires, la dissolution de la calcite marque le sol d'un ensemble de caractères très particuliers. • La dissolution de la calcite libère dans la phase liquide une quantité importante d'ions calcium. Le complexe adsorbant de ces sols est en général bien pourvu, si non saturé en calcium (SOLTNER, 1986). Le calcium libéré joue un rôle prépondérant dans le comportement physique du sol. Par son pouvoir floculant vis-à-vis des argiles et sont rôle stabilisant pour les composés organiques, il contribue fortement à l'organisation de cette structure (BONNEAU et SOUCHER, 1994). • La solubilisation du calcaire concourt à l'établissement dans la phase liquide du sol du système permanent [(CaCO3), (H2O), (CO2).], dont dépend l'équilibre protonique du sol : le pH d'un sol calcaire est en fonction de la pression partielle du CO2 de l'atmosphère du sol (Fig. 2). Ainsi la présence de calcaire contribue- t- elle à fixer la valeur de la réaction du sol, caractéristique importante de l'environnement physico-chimique des racines (MOREL, 1996). • L’abondance du calcaire influe sur la couleur et les propriétés radiomètriques de l'horizon de surface. Celui-ci est plus claire si la teneur en calcaire total est supérieur à 40% et l'estimation du taux de matière organique peut être faussée. (GIRARD et BAIZE, 1992). • Au point de vue biologique la présence du calcaire demeure souvent un facteur déterminant du comportement végétal (MOREL, 1996). -Soit de façon directe : certaines espèces tolèrent très bien les sols calcaires (plantes calcicoles) ; d'autres, au contraire, supportent mal ces sols (plantes calcifuges) . -Soit de façon indirecte : la présence de calcaire favorise l'insolubilisation de certaines oligoéléments indispensables (bore, fer, manganèse), et souvent les carences en azote et en phosphore. Les espèces calcifuges souffrent de chlorose sur les sols calcaires (DUCHAUFOUR, 1996).
2-Les sols salés 2.1- Définition Les sols salés sont ceux dont l'évolution est dominée par la présence de fortes quantités de sels solubles -plus solubles que le gypse- ou par la richesse de leur complexe absorbant en ions provenant de ces sels et susceptibles de dégrader leur caractéristiques et propriétés physiques, en particulier leur structure, qu'ils rendent diffuse (AUBERT, 1983). Les sels les plus habituels dans ces sols sont les chlorures, sulfates, bicarbonates, carbonates, borates, nitrates et par fois fluorures de sodium. Dans quelques cas, ce sont des sels de potassium. Les sels de magnésium, sulfates en particulier peuvent s'y trouver. Enfin les chlorures de calcium ou de magnésium ou mixtes de ces deux cations donnent également naissance à des sols salés (AUBERT, 1983). Les sols salés sont appelés aussi sols sodiques ou sols halomorphes (DOGAR, 1979). Mais le terme sols salsodiques proposé par SERVANT et souvent préféré, car il rend compte deux principales manifestations de la salinité, à savoir la présence de sels solubles en quantités importantes dans la solution du sol, et également l'importance de sodium sur le complexe d'échange (LEILA, 2002). 2.2- Extension et localisation Les sols salés se rencontrent dans tous les continents (Tab 03) et à toutes les altitudes, que soit sous le niveau de la mer (régions de la Mer Morte) ou à 5000 mètres d'altitude (Plateau Tibetien) (STEGNAL et AL, 1998). Leur extension est important dans les bas fonds et dans les régions arides et semi-arides ou semi humides où les sels peuvent se concentrer et précipiter (ROBERT, 1996 ; CALVET, 2003). En Algérie, les sols salés occupent de grandes étendues. On les rencontre dans les basses plaines d'Oran et de Chélif, sur les hautes pleines Sétif et de Constantine, dans les hauts plateaux, et en zones sahariennes (AUBERT, 1976). Le tableau suivant représente la répartition des sols salés dans le monde (SZBLOC, 1994 dans ROBERT, 1996)
Tableau 03 : Répartition des sols salés dans le monde (SZABLOC, 1994 dans ROBERT, 1996)
Sols affectés par les sels dans différents continents et sous continents (1000 Hectares)
| Amérique
Mexique et Amérique Centrale
Amérique du Sud
Afrique
Asie du Nord et du Centre
Asie du Sud-est
Asie du Sud
Australie
Europe
Total | 15755 1965 129163 80608 211686 19983 87608 357330 50804 954832
|
2.3- Causes et origine de la salinité Les climats arides et semi-arides qui contribuant au maintien des sels dan les couvertures pédologique sont les plus favorables au développement de ces caractéristiques salines reconnus aussi sous climats tempérés dans des cites particulières (estuariennes, endoréiques) (LOYET, 1995). Les sels minéraux et le sodium proviennent soit de sources naturelles, des nappes d'eau sous terrains salées et des roches contenant des minéraux solubles, soit de sources artificielles résultant de l'activité humaine (BAIZ, 2000 ; CALVET, 2003). Les auteurs en question distinguent deux types de salinisation - Salinisation primaire - apparaît liée à une source naturelle précise de sels qui peut être la mer ou l'océan, mais également aussi des roches salines (exemple de trias) et quelques fois l'altération des roches et volcanisme. A partir de cette source, les sels de type chlorures (Na, K, Ca, Mg) ou sulfates (Na, Ca, Mg) qui sont respectivement très ou moyennement solubles vont pouvoir se déplacer et aller contaminer à la fois les nappes et les sols (ROBERT, 1996 ; BAIZ, 2000). -Salinisation secondaire - induite par l'homme par la mise en valeur hydro agricole et autres aménagements (eaux d'irrigation, remontées des nappes phréatiques, engrais solutions nutritives, des serres et des cultures hors sol, effluents urbains, ... etc.) (LOYET, 1991 ; 1995).
2.4-Classification des sols salsodiques 2.4.1-Les paramètres de caractérisation de la salinité La salinité des sols est généralement établie sur la base d'une classification basée sur les trois paramètres suivant : 2.4.1.1-La conductivité électrique (CE) ; C'est le paramètre le plus semple qui permet de définir la salinité totale d'une solution. Elle s'exprime en mhos/cm ou en millimhos/cm à 25°C (LOZET et MATHIEU, 1997). Un sol est considéré salés, lorsque la conductivité électrique de l'extrait de la pâte saturée est supérieure à 4 mmhos/cm à 25° (USSL, 1954 dans BALBA, 1999). Selon AUBERT (1975), l'échelle de salinité et exprimée comme suit :
non salé peu salé salé très salé extrêmement salé
| 2.4.1.2-La proportion du sodium échangeable (ESP) : C'est le pourcentage qui équivaut au sodium échangeable (en meq/100 g de sol) divisé par la C.E.C (en meq/100g de sol) et multiplié par 100 (LOZET et MATHIEU, 1990). ESP = Na /CEC. 100 (en meq/l00 de sol). D'une manière générale, le caractère sodique d'un sol se relève dés que le taux de sodium échangeable atteint un seuil de 5 à 6%. Le sol est alors fortement instable au surface (ENTA, 2000).
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 Na/CEC
|
Source : INRA, Saint Laurent de la prée (dans ENTA, 2000)
| 2.4.1.3-Le pH : Dans les régions arides et semi-arides la gamme relative des pH varie de 7 à des valeurs de 9 (dans LAADJEKL, 2005). - Un pH > 8.5 indique un taux de sodium échangeable supérieur à 15%, mais des pH élevés peuvent résulter aussi de la présence de sel de magnésium (KHECHAI, 2003). - Un pH < 8.5 indique un taux de sodium échangeable inférieur à 15%, mais des pH inférieurs à 8.5 peuvent résulter aussi de la présence des sulfates (KHECHAI, 2003). 2.4.2-Les grandes types des sols salsodiques D'après le centre de recherche sur les sols salés de rivèrside en Californie, on distingue généralement trois types des sols salsodiques.
2.4.2.1-Les sols salins (Saline soils) Ces sols sont riches en sels de sodium neutre (Na Cl, Na SO4) ; la conductivité électrique est supérieur à 4ds/cm ; le pourcentage de sodium échangeable ne dépasse pas 15 et le pH reste inférieur à 8.5 (BALBA, 1995; HIEL, 1998, BALBA, 1999). Ces sols ont un profil peu différencie, ils sont bien structurés et ils se montrent stables dans la mesure où il possèdent-ce qui le cas le plus fréquent- une forte réserve calcique (DUCHAUFOUR, 1968; 1979). 2.4.2.2-Les sols alcalins (Alcaline soils) La teneur en sels est plus faible que les sols salins proprement dits. La conductivité électrique est inférieur à 4ds/cm ; le pH dépasse 8.5 et le rapport Na/capacité d'échange dépasse 15% (BALBA, 1995 ; HILEL, 1998 ; BALBA, 1999). A la différence des premiers; ces sols offrent des propriétés particulières, leur structure généralement défectueuse et souvent asphyxiante, d'autre par instable aux variations climatiques (DUCHAUFOUR, 1968). Il en existe deux types suivant l'origine du sodium (DUCHAUFOUR, 1979) - sol alcalin peu salé. - Na provient de Na CL d'une nappe ; ce sol résulte de l'évolution du précédent par désalinisation modérée ; - sol alcalin non salé. - Na provient généralement de l'altération d'une roche sodique en climat sec. 2.4.2.3-Les sols salins alcalins (Saline alcaline soils) Ces sols sont le résultat de processus continue de salinisation et alcalinisation (DOGAR, 1997).Le profile présente le double caractère de la forte salinité et la présence d'un complexe sodique partiellement élevé (saturation en sodium supérieur à 15%, pouvant atteindre 30%). DUCHAUFOUR, 1983). La conductivité électrique est supérieur à 4ds/cm et le pH ne dépasse pas 8.5. Dans les conditions où les sels sont en excès, le pH montre rarement au dessus de 8.5 et les particules restent floculées (DOGAR, 1997). Le tableau ci-après résume les types de salinité, les paramètres de classification et les niveaux de ces paramètres (ELKHATIB, 1998; MAATOUGUI, 2000).
Tableau N° 04 : Les grands types des sols salsodiques
Types des sols
| Conductivité électrique à 25°C
| % de sodium échangeable
| pH
| Normals non salins
Salins
Salins- alcalins
Alcalins | < 4mm hos / cm >4 mm hos/cm >4 mm hos/ cm < 4 mm hos/ cm
| <15 <15 >15 >15
| 6.5-7.2 < 8 ,5 <_ 8,5 > 8,5
|
2.5- Effet des sels solubles
Les sels ont, en effet, des effets chimiques, physiques et biologiques. Les effets chimiques sont liés principalement à la concentration des solutions et à la valeur du pH développée (ROBERT, 1996). Ainsi la présence des sels solubles dans le sol devient très vite toxique pour les plantes autre que les espèces « halophytes » : l'eau se déplace au niveau des cellules du milieu le moins concentré vers le milieu le plus concentré, les sels provoquent très vite le flétrissement des végétaux «la sècheresse physiologique» (SIMONNEAU, 1960 ; HENIN et al, 1969 ; HILEL1998 ; SOLTNER, 1999 ; ENTA, 2000, ECHIMT, 2001 ;). Ces effets concernent surtout les sols salins. Dans le cas des sols alcalins, les effets sur les propriétés physiques des sols deviennent prépondérants et s'expliquent très bien par le rôle du sodium au niveau des argiles (ROBERT, 1996 ; KHECHAI, 2001). Lorsque la quantité de sodium fixé est significatif, les argiles en tendance à gonfler et à se disperser en présence d'eau. La conductivité hydraulique du sol diminue, on observe un colmatage de porosité, une imperméabilisation du sol en surface, la formation de croûte, etc. (DUTHIL, 1973 ; GOSSIS, 1992 ; ELKHATIB, 1998 ; STEGNAL et AI, 1998 ; BALBA, 1999).
3-Les sols peu évolués 3.1-Définition Sols caractérisés essentiellement par la faible altération du milieu minéral et dans la majorité des cas, la faible teneur en matière organique avec un profile de type AC (LOZET et MATHIEU, 1990)
3.2-Origine et classification des sols peu évolués Les sols peu évolués résultent le plus souvent (CPCS, 1967) : - de phénomène d’érosion (exp. Régosols sur roche tendre) ; - de phénomène d’apport (alluvial ou colluvial) ; Mais leur origine peut être climatique. Par exemple : - les sols de tondra ; - les ERGS des régions désertiques.
3.2.1-Les sols alluvionnaires 3.2.1.1-Définition Les sols alluviaux sont des sols azonaux constitués de dépôts alluvionnaires. Ils s'agitent des sols formés sur matériaux marins, Fluviatiles ou lacustres (LOZET et MAHIEU, 1990). 3.2.1.2-Mode de formation
Les alluvions sont des formations déplacées et redéposées par l'eau, le transport pouvant s'être effectué sur des distances très importantes (LOZET et MATHIEU, 1990).
Les sédimentations alluviales sont formées par les rivières et par les cours d'eau. Les eaux courantes peuvent transporter des particules suspendues de sable, d'argile ou de limon qui se déposent progressivement au fond ou sur les berges d'un cours d'eau, en particulier aux endroits où le cours d'eau s'élargit et où le courant ralentit. Les rivières déposent des alluvions formant des deltas. ? l'endroit où de rapides cours d'eau de montagne atteignent le sol d'une vallée plane, le changement brusque d'inclinaison et le ralentissement du cours d'eau qui s'ensuit entraîne souvent le dépôt d'alluvions en éventail, autre forme de dépôts alluviaux (cônes) (Encarta, 2006). 3.2.1.3-Localisation
On trouve les dépôts alluvionnaires dans les plaines d'inondation ou lits majeurs des vallées, au fond des deltas fluviaux, et à l'endroit où des torrents de montagne très raides se jettent dans un lac calme ou dans un dans autre type de plan d'eau horizontal. Lorsque les dépôts prennent petit à petit la forme d'un éventail ou d'un cône, notamment au pied d'une montagne, on parle de cône de déjection. Parmi les dépôts alluvionnaires les plus importants au monde, on trouve le delta du Nil en ةgypte, celui du Gange en Inde, celui du Huang he (fleuve Jaune) en Chine, ainsi que le lit majeur du Mississippi en Amérique du Nord (Encarta, 2006).
L'action de l'eau courante contribue à trier les différents poids et tailles des particules en suspension qui sont transportées. Ainsi, les graviers et les cailloux sont déposés plus loin en amont que le sable, qui est plus léger ; quant au limon fin, il est transporté plus loin en aval que le sable (Encarta, 2006).
3.2.1.4-Propriétés
Les alluvions ont essentiellement la composition et les propriétés des matériaux transportés : or, celles-ci sont extrêmement variables et reflètent d'une part les conditions géomorphologiques et géologiques des régions traversées, d'autre part les circonstances de l'alluvionnement. C'est ainsi que les sols alluviaux peuvent être calcaires ou acides, sableux (voir caillouteux), limoneux ou argileux, peu altérés (sols alluviaux ‹‹ gris ››) ou au contraires altérés et assez riches en fer (sols alluviaux brunifiés) (DUCAUFOUR, 1983).
Les alluviaux, si hétérogènes qu'ils soient, ont en commun certaines propriétés, liées surtout à leur régime hydrique (DUCHAUFOUR, 1983 ; SOLTNER, 1999) : - la présence d'une nappe phréatique permanente mais a forte oscillation, donc ne provoque généralement pas de phénomènes de réduction des oxydes de fer, sauf si la circulation de l'eau est ralentie, ce qui amène la formation de sols alluviaux hydromorphes ; - l'hétérogénéité fréquente de la texture, tantôt graveleux, tantôt sableuse, tantôt limoneuse ou limonoargileuse, variant brutalement à l'intérieur d'un même profil ; - une humification généralement activée par les conditions favorable de l'humidité du sol (sauf dans le cas ou le milieu est trop sec) ; l'humus est le plus souvent un mull actif. Cependant, il passe aux humus tourbeux (anmoor) dans les milieux à tendance hydromorphe.
Lorsqu'un anmoor a subi des phases de dessiccation d'assez longue durée, il peut évoluer par (maturation) vers un humus de type cherenozémique, voir vertique, si le matériau est très argileux. - brunification des sols alluviaux au climat tempéré. Les sols alluviaux brunifiés, ou brunes, relativement riches en argile en fer libre (type III2, Atlas) peuvent appartenir à deux catégories : 1) les uns résultent du début d'altération d'un matériel initialement peu altéré, par exemple une arène ; ceci se produit dans les zones moins fréquemment inondées, en particulier sur les bourrelet s de berge, les sols alluviaux peu évolués type III1, Atlas) se localisant au contraire dans les zones fréquemment inondées ; 2) les autres, au contraire, doivent leur couleur, leur richesse en argile et en fer libre un phénomène d'héritage, liée à la nature des matériaux transportés (par exemple matériaux limoneux loessique). Il est souvent difficile de distinguer les deux origines de la brunification : dans les deux cas, l'absence de structure et les propriétés hydriques permettent de différencier ces sols alluviaux bruns de sols bruns sensu stricto, formées, formés par exemple sur d'anciennes terrasses dépourvues de nappes.
3.2.2-Sols colluviaux 3.2.2.1-Définition Les sols colluviaux ou de bas de pente sont formés sur les apports provenant de l'érosion des pentes situées en amont. Ils sont le plus souvent dépourvus de nappes. Selon la nature des matériaux ils peuvent être acides ou calcaires. Leur teneur en matière organique peut également être soit très faible soit très élevé (SOLTNER.1999).
3.2.2.2-Facteurs et processus de formation Les colluvions sont des formations particulières de versantsqui résultent de l'accumulation progressive des matériaux pédologiques, d'altérités ou des roches meubles arrachés plus haut dans le paysage. Ces matériaux sont transportés le plus souvent par ruissellement sur de courtes distances selon les lignes de plus grandes pentes d'un versant. Cette mobilisationpeut être combinée avec des coulées de boue, en cas de fonte de neige ou d'averses brutales (BAIZ, 1992). Les colluvions conservent le plus ou moins les caractère pédologiques de leur matériaux d'origines (BAIZ. 1992) : - caractère de constitution (humifère, calcaire, etc.), - caractère physicochimique (méso-saturé, calcique), - caractère d'organisation (micro-structure), - caractère d'évolution ancienne (fersiallitique par exemple).
3.2.2.3-Situation géomorphologique Les sols colluviaux s’observent (BAIZE, 1992) : - dans les fonds des vallons, des vallées sèchent et des dolines ; - dans les parties concaves et en bas des versants, ainsi qu’en positions de piémonts ; - au pied des grands talus de terrasses alluviales ; - dans les « spatules » des plateaux limoneux, etc.
Les colluvions se raccordent souvent aux alluvions soit graduellement (matériaux d’origine mixte), soit par superposition discordante, soit par inter stratification (BAIZE, 1992).
3.3.2.4-Propriétésde fonctionnement
Ces propriétés varient largement en fonction de la nature des matériaux colluvionnés, de l’importance de la pente, de la position sur le versant, etc. Un certain nombre de caractères fonctionnels particuliers peuvent cependant être cités (BAIZE, 1992) : - la dynamique hydrique est essentiellement latérale, qu’il s’agisse de flux superficiels (ruissellement) ou plus profonds ; les sols colluviaux reçoivent souvent des apports d’élément en solution, en provenance de la partie haute des versants (Ca, Mg, K, NO-3) ; - très souvent il y a engorgement des particules les plus basses à cause de ruptures de pente et par suite des difficultés d’évacuation des eaux ; - le niveau de fertilité est exacerbé par accumulation sur une grande épaisseur des horizons de surface arrachés plus haut : si ces derniers sont pauvres, les colluvions sont très pauvres, s’ils sont riches, elles sont très riches.
3.2.2.5 Exemples de types (BAIZ, 1992) SOLS COLLUVIAUX argilo caillouteux, calcaire, de versant, sur marnes SOLS COLLUVIAUX limono sableux, caillouteux, de vallon SOLS COLLUVIAUX argileux, fersiallitiques, recarbonaté, de doline SOLS COLLUVIAUX limono argileux, graveleux, calcaire, de versant
|
|